8ème dimanche temps ordinaire – Homélie

Homélie du dimanche 27 février 2022 :

« L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ».

J’ai eu envie, pour moi même et pour vous, de m’arrêter sur cette parole qui fait partie du long discours de Jésus à la foule et aux disciples et qui commence par les Béatitudes, l’amour des ennemis (la semaine dernière).

 Et aujourd’hui ces petits paraboles : l’aveugle qui guide un autre aveugle. La paille et la poutre. L’arbre pourri et le bon arbre … Nous avons chacun en tête des petites paroles, des proverbes, des maximes que nous avons entendues de la bouche de nos parents, de nos proches et qui restent pour nous comme des petits repères, de petites lumières dans nos manières de voir les autres et le monde !

 Je retiens des trois petits histoires de Jésus qu’elles parlent chacune du bon et du mauvais, les deux mêlés ….Arrêtons-nous sur le bon et sur l’invitation qui nous est faite de commencer par le bon et par le bien.

 Ce n’est pas toujours notre premier réflexe, notre premier regard. Peut être même que c’est le fait de voir le mal en premier qui fait de nous des aveugles.

C’est cela avoir une poutre dans l’oeil !

 Avoir une poutre dans l’oeil, c’est ne voir que les défauts. C’est avoir ce regard amer, désabusé, cette façon de ne jamais être content.

Et si des personnes ont ce regard négatif sur eux mêmes c’est parfois parce que c’est cette attitude là qui les a un jour blessées.

Comme ces personnes en situation de précarité qui avaient dans un théâtre forum exprimé leurs démarches de recherche de travail ou auprès des administrations. Il manquait toujours un papier (c’est d’autant plus vrai aujourd’hui quand il faut se débrouiller avec internet). Face à la scène présentée, une personne de la salle avait réagi en disant :

« Il manque un papier, mais ça veut dire aussi qu’on est regardé d’abord à partir de nos limites. Il manque toujours quelque chose ! ».

Même souffrance vécue pour ceux à qui on dit ou fait comprendre : « Tu es nul » ou dont on dit : « Je le connais bien ! Il n’y a rien à en tirer ! »

Oui, c’est désespérant de croire qu’on n’a rien à apporter aux autres, de sentir que les autres n’attendent plus rien de moi !

Oui, nous savons combien il est important d’être encouragés par un regard de bienveillance et de confiance. Et nous avons aussi cette responsabilité à l’égard des autres.

C’est notre responsabilité et aussi notre prière avec ce chant :

« Donne-moi ton regard ô Seigneur, apprends moi à te voir ! Montre-toi dans le frère, ô Seigneur, donne moi ton regard. Un regard qui pardonne, qui libère, qui relève, un regard de confiance. »

 Oui, au sein d’un humanité tellement blessée, tellement souffrante, il est urgent de témoigner de notre foi dans la bonté des autres et de Dieu. Il est urgent aussi de pouvoir offrir, pas seulement dans l’Eglise mais aussi dans la cité, des lieux où des personnes peuvent être accueillies, écoutées : des oasis de fraternité !

Ainsi Karim qui s’est exprimé dans une rencontre qui réunissait des amis chrétiens et musulmans : « J’ai eu un chômage très dur. J’étais désocialisé. Ma sœur m’a encouragé à participer à un atelier « arts plastiques » au centre social du Pile. Au chômage, sans l’associatif, il n’y a rien ».

Nous pouvons relier ce qui nous est dit dans l’Evangile sur l’homme bon, à l’appel  de saint Paul : « Soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’oeuvre du Seigneur ». La bonté appelle à devenir nous-mêmes présents là où la vie est menacée, où l’humain est méprisé, où  la paix est assassinée.

 « Seigneur, fais de moi un instrument de paix ».

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