Veillée de Noël – homélie

Cette nuit c’est la nuit de tous les contrastes, la nuit des contraires. C’est la nuit d’un si grand mystère du mystère de Dieu. De Dieu se dévoile dans une fragilité extrême, dans une humilité, en tout cas dans la petitesse d’un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Quel paradoxe, quel contraste c’en est presque indécent, n’est-ce pas. Avez-vous entendu ?

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… Cette lumière qui resplendit dans les ténèbres, cette lumière puissante capable de briser le joug, se laisse découvrir dans ce petit enfant qui au fil du temps, jour après jour, par sa manière de vivre au milieu de ses frères va devenir progressivement cette grande lumière. Voilà ce que nous dit Noël. Il y a un paradoxe immense entre cette grande lumière capable de faire toute chose nouvelle et un tout petit enfant. Toujours beau ce contraste il ne faut pas s’habituer à ce contraste on a l’habitude… tous les noëls c’est comme ça, alors on s’habitue ben oui. Finalement on ne cessera jamais d’approfondir ceci. Que justement la grande lumière puissante va venir de l’abaissement, c’est ça l’extraordinaire. C’est le message de Noël qui doit nous bouleverser.

Cette nuit est témoin d’un contraste saisissant il y a quelque chose d’indécent ; la puissance de Dieu se donne à voir dans la fragilité d’un petit enfant nu, couché, emmailloté dans une mangeoire, quelle inconvenance ! (Pas de toi pour Lui !)

Entendons cette nuit le message des anges aux bergers « je vous annonce une bonne nouvelle une grande joie, et finalement c’est un petit enfant couché dans une mangeoire : un signe de foi, un signe de l’extraordinaire qui se révèle au milieu de nous « vous verrez un petit enfant couché dans une mangeoire.  

 

Ne vous trompez pas, la grande lumière, la grande gloire de Dieu elle est dans ce signe humble, pauvre, simple, comme pour nous convertir à découvrir la lumière dans les choses simples, humbles auprès desquelles on passe trop souvent sans crier gare, comme un appel à ne plus chercher la puissance, la grandeur dans une domination quelle qu’elle soit, mais… dans une humilité, dans un abaissement c’est ça le grand message de Noël, la grande révolution qu’on n’aura jamais fini de découvrir ! Combien il nous faudra de temps pour découvrir, Noël après Noël, pourquoi Dieu a voulu se faire petit enfant. Combien de temps encore pour nous convertir. 

Je vous invite à découvrir que la vie se découvre à la mesure où on est capable d’accueillir un petit enfant dans ses bras. C’est curieux ; Dieu qui vient nous apprendre à accueillir un petit enfant dans sa fragilité… Dieu a voulu être fragile parce qu’il n’a rien à faire de nos dominations, tentatives d’écrasement de l’autre. Il vient chercher bien plus, … autre chose. Il vient chercher la conversion des cœurs. Il nous demande de mettre à la place de nos cœurs de pierre un cœur de chaire. Comment ? En se laissant accompagner de cette fragilité par laquelle il vient nous chercher au + profond, chercher le meilleur de nous comme on est parfois capables d’aller chercher le meilleur de l’autre en lui demandant de nous aimer, en lui demandant son amour.

Finalement l’enseignement de Noël n’est-ce pas d’apprendre que nous devenons nous-mêmes à la mesure dont nous prenons soin des autres. C’est çà Noël c’est la fête du prendre soin. C’est tout bête tout simple, on passe à côté. Pourtant c’est le secret de Dieu, le secret qu’il a déposé au sein de notre humanité, au sein de notre cœur. Accueillons cette humilité de Dieu cette petitesse qui seule nous convertit qui seule peut nous apprendre à regarder l’autre, à le protéger, à en prendre soin. Joyeux Noël. 

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