Qu’as-tu fait de ton frère ?

La parabole de ce jour vient nous poser une sacrée question : qu’est-ce que la justice, où est la justice ? sûrement la  parabole telle que nous la lisons nous dérange, nous sommes pris de plein fouet par les vérités que dit Jésus.  

D’un côté, un riche non nommé, ce qui nous permet de nous identifier à lui, et de l’autre côté… un pauvre : Lazare. Entre les 2 un grand abîme : aucune communication, c’est l’ignorance, l’indifférence totale

Ceci nous invite à réfléchir aux liens que nous tissons. Par ex. dans nos familles, au travail, dans le quartier, la société, mais aussi au sein de la paroisse et en cette journée mondiale du migrant et réfugié : avec nos frères et sœurs réfugiés ou migrants, d’Afrique, d’Ukraine si ce n’est d’ailleurs.  …, ! bref dans tous nos groupes humains posons-nous la question des liens tissés. En tout cas on pourrait, et c’est un grand risque pour chacun, s’enfermer dans une espèce de suffisance à se regarder le nombril au risque d’ignorer l’autre le frère à aimer tel l’homme de la parabole.

 Qu’est-ce que la justice ? où est la justice ?  

Quand je pense au fossé abyssal qui existe entre les plus riches et les plus pauvres qu’aujourd’hui, quand les plus pauvres vivent avec moins de 1euro par jour, alors que d’autres achètent pour faire la fête pour une soirée un cabriolet ou loue un jet privé pour aller sur je ne sais quelle île déserte et claquent plusieurs milliards d’euros sans crier gare. Ça m’est insupportable ! inadmissible !!! Pour moi, et l’évangile va dans ce sens, on ne peut pas vivre reclus sur soi cherchant son seul petit bonheur personnel, si tant est, d’ailleurs, que le bonheur puisse être personnel. Il me semble donc que dans une paroisse, et plus généralement dans l’Eglise on n’a pas le droit de se gargariser de mots et d’ignorer le frère à la porte. Il serait anormal que dans notre paroisse il n’y ait pas une dimension sociale, caritative mise en place… et je compte sur chacun d’entre nous pour le rappeler et non seulement le rappeler mais aussi le vivre.

 Dans les Ecritures et la foi de l’Eglise il y a une espèce de croyance forte : celle de faire en sorte que le pauvre, le rejeté, l’exclus le migrant doit être mis au centre de nos préoccupations de chrétiens, d’ailleurs la CEF relaye cette question : QU’AS-TU FAIT DE TON FRERE ?   L’Eglise invite à faire de la lutte contre la pauvreté et la marginalité, une priorité. Notre Pape invite à construire l’avenir avec les migrants Il est urgent si on veut être sérieux avec notre foi et assurer un avenir, il est urgent de s’engager auprès des plus démunis, et ce n’est plus une option c’est une priorité constitutive de notre foi. Dans l’Evangile, et ça m’a toujours frappé, il y a cette nécessité d’accueillir le frère dans la misère.  

    Enfin, la foi n’est pas ce vieux trésor à grader précieusement dans le fond d’une malle, au contraire, n’est-elle pas un dynamisme, au lieu de baisser les bras n’est-il pas temps d’avoir le cœur et les bras tendus en avant vers celui qui est notre source. La foi est risque, la rencontre avec le frère démuni est risque aussi mais elle est source d’enrichissement et de déplacement. Il ne s’agit pas tant d’organiser des belles liturgies que de vivre la charité.

 

    Si cette année dans la paroisse nous pouvions repérer nos richesses, dons et talents non pour nous en glorifier mais pour les mettre en commun, et les partager afin de rayonner, ayant le cœur et les bras tendus vers Celui qui s’est fait pauvre, Jésus notre frère. 

Qu’as-tu fait de ton frère ???  

 

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